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Ma 6000D

  • Photo du rédacteur: MaxLB
    MaxLB
  • 5 août 2018
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août 2018

Voilà seulement 10 mois que l'aventure Trail à commencée pour moi et mon premier défis solitaire en montagne se dresse devant moi....La 6000D. Pas besoin de vous faire un dessin cette course est un objectif, il faut finir par tous les moyens possibles.




J'arrive sur les lieux du crime 2 jours avant le départ, histoire de bien prendre la température (oui il fait chaud, jusqu'à 36° dans la vallée) et repérer le parcours pour mon assistante de choc et moi.


“Toujours rêver plus grand...Personne ne m'arrêtera, un seul risque.....REUSSIR”

Samedi 28 Juillet 4H

Le réveil sonne, c'est le jour J ! Je le sais en me réveillant, cette journée peut être unique ! Après seulement 4h de sommeil il me tarde d'en découdre avec cette course, avec ce massif et surtout monter sur le géant de glace. Pas de pression je prends le temps de me préparer, on garde les habitudes des entrainements et progressivement j'essaye de rentrer dans la course, dans la gestion de l'effort. Je sais que ma préparation n'est pas parfaite (171 Km de run pour 2500m de D+ en 2 mois) et que la journée peut être longue mais la motivation est là ! Je garde en tête ma stratégie de course, qui est de pas trop gérer mon effort, que le plaisir guide ma foulée.


Samedi 28 Juillet 5H50

J'arrive à Aime pour prendre le départ, la ligne est déjà remplie je me retrouve sur le fond de la grille dans les 100 derniers coureurs sur environ 1600 coureurs. Pas de panique, je sais qu'il faut que je remonte rapidement pour éviter le trafic et prendre mon rythme. L'ambiance est folle la musique à bloque dans les oreilles on enclenche le mode viking, je me met dans ma bulle, il ne se passe plus rien autour..... enfin je croyais......

Samedi 28 Juillet 6H

GO !! Le départ est lancé, les flammes surgissent sur les cotés les spectateurs encouragent à fond c'est complètement fou ! …...Moi qui pensais être dans ma bulle je prends une claque, submergé par l'émotion j'oublie tout je sais plus ou je suis, j'avance je sais pas comment, toutes les heures de galère à l'entrainement me traverse l'esprit, je pense à mon fils. J'essaye de me reprendre, je me rends compte que j'ai oublié de démarrer ma montre (200m après la ligne) peut être l'électrochoc pour me remettre dedans. Aller il faut remonter un maximum de monde avant les premières pentes.

3Km de plat me permettre de gagner des places le rythme est pas trop rapide 5:30/km. La première partie du parcours n'est pas top, dans la forêt on profite pas beaucoup du levé du jour, quelques passages à plus de 30% me rappel que je suis bien en montagne quand même. Il faut attendre le Km 9 pour atteindre le premier village de Montalbert et la celui qui n'est pas rentré dans la course va vite le faire. Il est 7H du matin est déjà du monde dans les rues pour faire agiter les cloches, applaudir et crier, j'en profite pour faire le plein de motivation, les jambes sont très bien, le moral à bloque.


Samedi 28 Juillet 8H

Voilà 2H de course j'atteins un lieu mythique du sport Français, la piste de Bobsleigh des Jeux Olympique d'Albertville en 1992. C'est parti pour 10min de montée qui franchement ne monte pas dur mais par contre l'arrivée en haut est exceptionnelle, un monde fou, avec un bruit magique qui résonne, les spectateurs crient le nom de chaque coureurs inscris sur les dossards et les dernières foulées sont lunaires, un seul mot pour les spectateurs... MERCI. Temps de passage en Haut 2H10 de course, 851ème place. J'ai remonté plus de 600 coureurs en 2H, sans trop forcer, je continue de pas gérer mon effort juste faire au plaisir. Il me reste 7km de montée avant le premier ravitaillement. J'avais prévu 9H au ravito si j'ai des jambes de feu, il me reste donc une heure pour boucler 7km et plus de 500m de D+, pas une mince affaire sur le papier mais je sais que je suis dans mon élément quand ça monte.

Samedi 28 Juillet 9H05

Voilà je l'ai fait ! J'y suis ! En 3H05, je passe en 704ème position, je gagne encore des places. Je retrouve mon assistante, ma maman, qui elle m'accueille avec un grand sourire (ça n'a pas de prix) hey oui je suis dans les temps ! 5 min pour changer mes gourdes manger un peu, faire le pleins et je repars. Je sais que le prochain il sera au pied du glacier. 9,4 Km et 730m D+ avant d'atteindre celui que beaucoup redoute. Arrivée prévue entre 11H et 12H. Alors je vais faire quoi ?

Cette partie du parcours est pour moi la plus jolie ! Un vrai bonheur, des paysages à couper le souffle le temps est de la partie avec un bon soleil qui nous réchauffe bien. Je prends un plaisir fou à grimper à un très bon rythme, très à l'aise. J'arrive au pointage Roche de Mio 2696m d'altitude, Km 26,60 en 4h26. Il me reste 3 Km de descente pour le ravitaillement 2.



Samedi 28 Juillet 10H40

Hey Bimmmm ! 20 min d'avance sur mon temps de passage idéal ! Preuve que c'était pas prévu, j'arrive devant ma table de ravitaillement mon assistante ne voit même pas que je suis arrivée elle s'occupe d'un autre coureur haha !! Je prends 5min pour manger, changer mes gourdes et surtout un nouveau t-shirt, on sort les manches longues pour aller à 3000m.

Bon voilà je suis au pied d'El Monstro ! Lui le géant de glace qu'on veut tous dompter. Comment je vais gérer l'effort à cette altitude ? Aller on y va il faut le vivre pour savoir.....Toute suite on se retrouve sur des pierres, plus de végétation, apparition des premiers névés et plus on avance plus la pente se durcit. J'essaye de trouver mon rythme de montée, je me sens pas mal du tout. J'atteins les plus gros pourcentages supérieur à 30%. On est les uns derrières les autres tous à la même allure, plus personnes ne parlent seul le bruit des bâtons sur la pierre et le souffle des coureurs donnent le rythme. Les premières défaillances pour certains, pour moi tout va bien.

J'arrive au pointage du Glacier Km 31,7 à 11h38 soit 5H38 de course 565ème (mon meilleur classement sur la course). Les pieds dans la neige tu penses être arrivé, que tu vas pouvoir entamer la descente mais non il reste encore 500m de montée pour atteindre les 3047m d'altitude. Cette dernière partie me fais mal je sens que l'altitude me pèse, je prends donc 5min pour m'asseoir et manger avant d'attaquer la descente. Je repars sur cette pente large assez roulante au début, jusqu'à un petit virage enneigé, une seul solution pour passer, on glisse sur les fesses partie de luge gratuite ! Le reste est plus technique dans les pierres mais j'atteins le ravito sans problème majeur, mais j'ai perdu toute mon avance et j'arrive même avec 15 min de retard sur mon temps.


Samedi 28 Juillet 12H15


"Sans le savoir je vais vivre un des plus beaux moments de ma course ici dans ce village à 2000m d'altitude."

Pas de panique...enfin si il faut faire rapide l'organisation de la course fait évacuer tous les spectateurs au plus vite, l'orage pointe le bout de son nez ! J'avale mon petit sandwich et récupère quelques barres et je décolle, pas le choix mon assistante est embarqué vers les remontées mécaniques pour descendre. Rendez vous est pris 14H au prochain ravitaillement Km 45. J'essaye de pas trop trainer pour éviter l'orage, j'attaque donc les 3 Km de descentes. Bon c'est raté les gouttes d'eau arrive juste le temps d'enfiler ma veste car je sens que ça va faire mal. Les gouttes deviennent de plus en plus grosses avant un déluge qui en 2 min me rince complètement, le tonnerre gronde de plus en plus et de plus en plus près. Et le terrain de jeu on en parle ? C'est dantesque, le chemin se transforme en ruisseau de boue et les ruisseaux en torrents ! La je vous vois tous vous dire « le pauvre, la galère » ! Hey bien non, enfin si c'est la galère mais j'ai deux solutions :

- M'apitoyer sur mon sors et baisser pavillon pour en chier

- Continuer de kiffer et faire abstraction des conditions

Pas de suspense, je choisi la dernière solution ! J'ai un moral de fou, on est en montagne et c'est ça le trail non ? la montagne on l'aime ? Alors il faut savoir l'apprécier dans toutes les conditions elle est imprévisible et nous le montre encore une fois, il faut la respecter on est pas grand chose face à elle ! 15min auront suffi à retourner l'état du parcours, il reste encore une grosse montée qui est, je le sais, pas simple surtout après 37 Km de course et presque 3000m de D+ dans les jambes. Mais les montées c'est pour moi j'aime ça ! J'arrive en haut du Col de l'Arpette Km 42 en 7H35 et à la 590ème place.

Fini plus de col à passer, maintenant il me reste environ 20 Km de descente, la partie la plus dur pour moi qui suis pas du tout à l'aise, je sais que ça risque de vite devenir un calvaire. On garde le moral est on essaye de perdre le moins de temps possible. Les premiers Km font mal aux cuisses, je me fais violence, j'arrive dans le village de Belle Plagne en serrant les dents. Apres 2h sans voir de spectateurs ça va faire du bien. Sans le savoir je vais vivre un des plus beaux moments de ma course ici dans ce village à 2000m d'altitude. Encore beaucoup de monde, un bruit de fou c'est vraiment magique cette ambiance, je continue d'avancer avec 2 ou 3 trailers devant moi. Devant nous la foule avec des enfants que j'aperçois de loin les concurrents devant moi passent devant sans un signe surement concentrés sur la descente. Je vois ces enfants la main tendu vers nous en espérant qu'une chose......taper dans la main ! Mais personne ne dévie de sa trajectoire, pour moi aucune hésitation j'y vais ! je vais les voir ! Ils sont tout petits, j'ai l'impression de voir mon fils, et je n'oublierais jamais leurs visages quand ma main rencontre la leur ! La surprise, des étoiles dans les yeux et tellement fières avec un petit regard vers papa et maman, j'entends les spectateurs crier de joie et le MERCI Maxime qui te reboost et te fais oublier la douleur ! Après un moment comme ça vous savez pourquoi vous êtes là, pourquoi vous vous donnez du mal ! Plus facile d'atteindre l'avant dernier ravitaillement

Samedi 28 Juillet 14H

Pile à l'heure ! Je rattrape mes 15 min de retard en bas du glacier. J'ai perdu encore des places 612ème mais ça reste anecdotique. Donc encore un ravitaillement expresse grâce à ma maman et une organisation bien tenue. La je repars pour les 20 derniers Km, avec la possibilité si je continue sur le même rythme de finir avec 1h d'avance sur mon temps espéré. Mais c'est de la descente et après 45Km c'est encore moins mon truc. Et en effet ça va être un vrai calvaire le temps devient brumeux on rentre dans la forêt ou les km défilent pas vite le paysage est pas top, sombre, répétitif et j'ai l'impression de ne jamais voir la fin. Le moral baisse les jambes s'arrêtent, plus possible de courir. Donc la, la possibilité que je m'énerve de pas atteindre cette ligne alors que j'allais réaliser un super temps et parce qu'encore une fois mes jambes me lâchent au plus mauvais moment, est très probable. Je préfère laisser passer le coup de moins bien je garde le moral et j'ai encore l'objectif de finir dans le temps prévu 17H sur la ligne ! Le mental sera plus fort je prends mon rythme je limite la casse et j'atteins le dernier ravitaillement à Montchavin Km 55 en 9h24, moins de 11H c'est encore jouable donc on va les chercher. Je traverse le village, passe devant le ravito sans m'arrêter car comme convenu pas d'assistance pour gagner du temps, c'est risqué mais je veux réaliser mon objectif. Les jambes reviennent doucement et dans la tête ça va pas trop mal je sais que je vais finir. J'arrive à alterner la marche et la course, le soleil est de retour la chaleur est étouffante, je commence à traverser les champs de pommiers signe que l'arrivée est proche, 3 Km encore à ma montre. Je sors des sentiers pour arriver sur une large piste cyclable le long de la rivière (L'Ysère) ou la chaleur est encore plus forte sur le bitume. C'est tout plat j'essaye de relancer l'allure autour des 6min/Km mais cette piste est dur psychologiquement après chaque virage tu espères voir le bout et non elle fini jamais GGRRRRRR. Je continue d'alterner la marche et la course, puis j'aperçois le village d'arrivée il me reste même pas 1 Km.



“Aller plus vite pour abréger les souffrances.”

C'est à ce moment la que je me dis que le corps et le mental sont fantastiques, je décide d'accélérer le plus vite possible jusqu'à l'arrivée toujours porté par la foule, avec cloches et encouragements en veux tu en voilà. Je regarde ma montre, allure 3min50/Km après 65km je me demande encore comment c'est possible, mais je serre les dents, je vais finir en moins de 11H ! Encore quelques mains d'enfants tendues et la voilà la dernière ligne droite à fond je fixe la ligne d'arrivée ........ Voilà c'est fait ! 10H50 pour une 662ème place.



Samedi 28 Juillet 17H


La ligne est franchie, la pression retombe, ma maman m'attend avec un grand sourire ! J'ai clairement du mal à réaliser que mon objectif est atteint que pour une première sur ce parcours c'est pas mal.

J'ai franchie cette ligne que 1600 trailers rêvaient de franchir, cette sensation est indescriptible, il faut la vivre pour comprendre, et tu ne t'en lasse jamais. Au passage de cette ligne souvent imaginaire je réalise jamais ce que je viens de faire. La douleur est forte les jambes piquent, la pression retombe et tu repenses à tous les sacrifices que tu as fait, à toutes les heures passées à t'entraîner.

La satisfaction ne vient pas tout de suite, pour réaliser je regarde mon téléphone....La c'est LA CLAQUE ! Des centaines de messages et notifications, tous plus beaux les uns que les autres.....c'est une folie qui me rends fière.

Fière de faire ce que je fais, et la plus belle chose que je peux rêver....c'est de VOUS faire RÊVER et de continuer de vous faire vivre mes aventures. MERCI



Conclusion


Cette course est fantastique ! Elle est mythique !

Un profil particulier : ça monte jamais très fort longtemps mais une montée régulière pendant 30Km, il en est de même pour la descente ! Des paysages magnifique, même si ce n'est surement pas la plus belle, on court sur les pistes de ski qui sont large et souvent avec les remontées mécaniques au dessus de nous. Mais cette critique est un avantage...

Pourquoi ?

Pour l'AMBIANCE ! Elle est unique, les gens peuvent accéder facilement au parcours et aux différents villages et ça...... ça n'a pas de prix ! L'organisation c'est une vrai machine de guerre tellement bien huilé, avec des bénévoles au top !

Je reviendrai !

 
 
 

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